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XVI.


Il est évident que parmi les choses qui semblent être substances, la plupart ne le sont qu’en puissance[1] ; telles sont les parties des animaux : aucune d’elles n’a une existence indépendante. Sont-elles séparées de leur sujet, alors elles n’existent plus qu’à l’état de matière ; et comme elles, la terre, le feu, l’air ; car il n’y a pas d’unité dans les éléments ; ils sont comme un monceau avant la concoction[2], avant qu’ils ne composent quelque chose qui soit un. On pourrait croire que les parties des êtres animés surtout, et les parties de l’âme, réunissent en quelque sorte les deux caractères, qu’elles sont en acte et en puissance. Il y a dans les articulations des principes de mouvement, principes, il est vrai, produits par un autre principe, mais qui font que certains animaux vivent encore quand ils sont divisés en parties. Toutefois, il n’y a substance en puissance que lorsqu’il y a unité et continuité naturelle ; dans le cas où l’unité et la continuité sont le résultat de la violence ou d’une connexion arbitraire, alors ce n’est qu’une mutilation.

L’unité se prend dans le même sens que l’être[3], et

  1. Δυνάμεις.
  2. Πρὶν ἢ πεφθῇ.
  3. Voyez liv. V, 6, t. 1, p. 160 sqq.