Page:Arjuzon - Une seconde mère, 1909.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
108
UNE SECONDE MÈRE.

Elle partagea de tout son cœur les angoisses de la famille et éprouva une joie bien sincère quand elle sut la pauvre petite enfin hors de danger.

Elle eut la bonne idée de lui envoyer un bocal avec deux poissons rouges, et la petite malade, qui ne pouvait alors ni bouger, ni parler, prenait quelque distraction à suivre leurs évolutions. Tantôt, ils paraissaient démesurément grossis par le verre en passant devant elle, et ils diminuaient, diminuaient, devenaient tout petits en s’éloignant. Jacques les baptisa Tic et Toc.

Une autre fois, ce fut un oiseau, un joli petit oiseau des îles, dans une cage dorée, qu’elle apporta.

Gina, qui allait mieux, battit des mains, enchantée : « On l’appellera M. Fifi », dit-elle.

Le premier « lever » fui un jour mémorable entre tous. Jacques eut la permission d’entrer aussitôt que sa petite sœur, vêtue d une jolie robe de chambre de molleton bleu ciel, toute neuve, eut été portée sur la chaise longue, devant la fenêtre.