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ix
PRÉFACE

des Ménandre, des Horace ! Esprits indignes d’être Français, qui ravalez sans cesse nos poëtes, nos guerriers, notre sol, et jusqu’à cette langue maintenant universelle, qu’écrivoient les Racine, les Voltaire, les Buffon, les Bossuet ! vous, dont le cœur n’a jamais battu au nom sacré de la patrie ! êtres qui ne pouvez devenir la gloire d’aucun pays! ah ! gardez pour vous, gardez vos sinistres pensées, ou prophétisez sur une terre étrangère !

« Je doute, dit l’Auteur d’Atala, qu’il soit possible d’avoir une seule vertu, un seul véritable talent, sans amour de la patrie. A la guerre cette passion fait des prodiges ; dans les lettres elle a créé Homère et Virgile. »

Repoussons donc l’idée qu’il est une gloire à laquelle nous ne puissions aspirer : l’amour de la patrie, cet amour inspirateur, est toujours la passion des Français ; guidés par ce sentiment des grands cœurs, que n’ont-ils point fait ! que ne peuvent-ils point faire encore ! Il n’est point de lauriers qu’ils n’aient moissonnés ; il n’est point de couronnes que leurs fronts ne puissent porter.