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PRÉFACE

chaque dynastie eut sa bannière, chaque maison royale eut ses couleurs. Honneur à tout Français qui sut illustrer sa patrie, et combattre noblement pour elle, n’importe à quelle époque et sous quel étendard !

Par une bizarrerie vraiment inexplicable, les auteurs français, loin de célébrer leur nation, à l’exemple des Grecs et des Romains, semblent s’être obstinés à ne prendre pour sujets de leurs chants que des guerriers étrangers. Eh quoi ! nos héros, notre histoire, nos contrées, nos conquêtes, nos prodiges, sont-ils moins poétiques que ceux des autres peuples ! Les vierges modestes de Lutèce avoient-elles moins de charmes que les nymphes lascives d’Amathonte ! Eh quoi ! ces Gaulois, vainqueurs de l’Italie, maîtres de Rome, forçant les Thermopyles, pénétrant dans la Thrace, s’emparant de Byzance, entrant en Asie, soumettant le Midi, gouvernant le Nord ! ces Sicambres altiers, que l’antiquité regardoit comme invincibles ! ces Francs, la terreur du monde ! sont-ils moins grands que les rivaux qu’ils terrassèrent?..

Et ces preux courtois, ces vaillants chevaliers,