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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/11

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est pour les montagnards celle de la reconnaissance, elle doit l’être pour moi plus encore : cette heureuse journée ne leur donna qu’une bienfaitrice ; ne m’a-t-elle pas donné une fille ! »

Reconnaissante de ces attentions flatteuses, de ce tendre langage, et surtout de l’expression touchante de sa voix, la fille de Saint-Maur presse contre son cœur sa protectrice ; et pendant quelques instans une douce illusion lui a persuadé qu’en effet elle avait trouvé une mère.

La comtesse l’entraîne doucement. Au fond de la grande galerie du monastère, sous un dais étoilé, s’offre un siége élevé que des trophées d’armes environnent. Conduite par sa bienfaitrice, l’orpheline a monté les degrés de cette espèce de trône ; et là, debout, immobile de surprise, elle semble Galatée entr’ouvrant sa paupière, sur le piédestal de l’Amour.