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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/21

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Furieux de cette apparition inattendue, le prince a saisi la lettre, et tressaille à la vue du cachet : il déchire avec précipitation l’enveloppe, parcourt la dépêche, et pâlit. Profitant d’une aussi favorable occasion, la fille de Saint-Maur s’échappe du bosquet, cherche de tous côtés la comtesse, la retrouve, et lui dérobant son trouble extrême, se félicite intérieurement d’avoir pu se soustraire aux dangers de la séduction, aux perfidies de la soirée.

Le prince a bientôt rejoint l’orpheline. Habile à dissimuler les émotions de son âme, il cache soigneusement le dépit secret qui le dévore. Il ne paraît nullement tourmenté du message pressé qu’il a reçu : son visage n’a conservé nulle trace d’inquiétude ni d’agitation, et près de la vierge d’Underlach, ses soins empressés, son langage, son amour, rien en lui ne paraît changé.