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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/22

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Mais tout est changé pour Élodie. Son ivresse est dissipée. Le prisme a perdu ses couleurs, et le jardin ses merveilles ; tout est désenchanté autour d’elle. Les projets du prince lui ont été dévoilés ; le but de sa fête et de ses prestiges est connu. Elle se plaint d’une excessive fatigue ; les danses et les chants n’ont plus aucun charme pour elle. Nul tableau ne ravit ses sens. Son regard est devenu indifférent, sa voix triste et languissante. Elle attend impatiemment la fin de ces plaisirs qui commencent à lui être insupportables : et se retire enfin, heureuse de se dérober à des hommages qui désormais ne l’enivreront plus.

Vers le milieu du jour suivant, la fille de Saint-Maur se rend au salon de l’abbaye : la comtesse Imberg désire l’y entretenir seule quelques instans. Élodie prévoit le but de l’entrevue demandée ; elle pressent quelque nouvelle persécu-