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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/35

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ou plutôt, blanche, mélancolique, et, par le phare éclairée, comme l’espérance fugitive et fantastique, elle semble une pâle vapeur d’où s’échappe un rayon des cieux.

L’amante de l’Érèbe et la mère des Songes avait achevé la moitié de sa course ténébreuse, lorsque Élodie, quittant la plate-forme de la tour, redescend vers sa cellule sans bruit et sans obstacle. Elle essaie de se livrer au repos ; vains efforts ! le sommeil fuit de sa paupière ; et, sur sa couche brûlante, s’étendent à ses côtés la douleur, l’inquiétude, la crainte et l’insomnie.

L’aube orientale avait à peine argenté l’horizon. L’orpheline, accablée de lassitude, ne peut commander à ses sens agités ; elle se lève : la prière est la seule ressource du malheur. Avant que l’aurore ait éveillé les habitans du monastère, Élodie s’est rendue à la chapelle ;