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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/43

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dont je porte en tous lieux le souvenir et l’image, comme le vent impétueux porte le nuage et la tempête, n’aurez-vous jamais pitié de moi ! »

Puis, n’étant plus le maître de se contraindre, brusquement il tombe à ses genoux. — « Qu’ai-je dit ! toi me plaindre !… Non, tu as raison : je ne suis point digne de pitié ; ferme l’oreille à mes gémissemens : je suis un insensé, je t’adore, hélas ! et mon amour est la seule vertu que j’aie sauvée de mou naufrage. Angélique beauté ! ta main en pressant la mienne en a-t-elle effacé les souillures !… Ta présence semble purifier l’air que je respire, mais ton regard peut-il m’absoudre !… Infortuné ! loin de toi, comme rayé du livre de vie, je n’erre qu’au sein des ténèbres et n’implore que le néant… Élodie, tu pleures !… Ah ! je le vois !… mes souffrances te touchent… Mon incompréhensible destinée t’intéresse…