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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/52

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tirer son coursier ; il se voit forcé de l’abandonner, et lentement il se traîne à pied du côté du monastère.

Ensanglanté, meurtri, cherchant à retrouver sa route, il erre à l’aventure au sein de la forêt : épuisé de fatigue il s’arrête au bord d’un large précipice qui lui ferme le passage, et au fond duquel il entend mugir le torrent. Le prince, pour reprendre ses forces, s’assied un instant sur la roche escarpée, d’où son œil cherche à mesurer la profondeur de l’abîme ; mais d’épaisses ténèbres la lui cachent ; il n’entend que les eaux qui, bouillonnant parmi les rochers, se précipitent en grondant sous des voûtes caverneuses. Soudain du centre obscur de ce vaste gouffre une voix humaine s’élève jusqu’à lui. Un chant infernal est parti des entrailles de la terre. Sont-ce les prophéties de l’abîme ?… Est-ce l’accent du prince des ténèbres ?… Palzo distingue ces paroles :