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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/54

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reur ; un tremblement général l’a saisi ; son œil effaré fixe l’effroyable précipice, d’où peut-être va s’élancer quelque spectre menaçant : son visage se décompose, son sang se glace, ses dents se choquent, ses cheveux se hérissent, de son front coule une froide sueur. Un cri rauque s’échappe de sa poitrine ; et ses traits livides portent l’empreinte de l’égarement.

Cependant un morne silence a succédé au chant funeste de l’abîme ; chancelant, éperdu, Palzo se lève ; il fuit l’épouvantable bord où son arrêt vient d’être prononcé : hors de lui-même, il gravit les plus dangereux rochers, traverse les plus épais taillis, franchit les plus larges ravins, et se retrouve enfin dans la vallée.

Là, l’air frais du matin vient ranimer ses sens, apaise le désordre de ses esprits, et rétablit la circulation de son sang. Il respire enfin ; mais ses yeux sont