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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/55

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hagards, sa tête est brûlante, et ses genoux tremblans le soutiennent à peine.

Rentré au monastère, le prince, retiré dans ses appartemens, se soustrait à tous les regards ; et par degrés l’impression terrible du chant infernal s’affaiblit en sa pensée. Peut-être les cris partis de l’abîme ne sont point surnaturels ; quelque chemin détourné taillé dans le roc, et descendant jusqu’au fond du gouffre, a pu cacher un inconnu… mais cet inconnu ne peut être qu’un ennemi ; et l’évènement, surnaturel ou non, n’en est pas moins d’un funeste présage.

Le prince a quitté ses vêtemens ensanglantés ; ses blessures sont légères ; il en dérobe jusqu’aux moindre traces ; et d’un front calme et serein, il se rend auprès de la comtesse Imberg.

Les riches présens de l’hymen, venus de Nancy, et qu’attendait impa-