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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/70

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montagnes resplendissaient encore de lumière, et s’étaient revêtues d’un vaste L’air était doux et manteau de serein ; le hameau était paisible ; les teintes jaunes et rougeâtres de l’automne nuançaient la verdure des forêts ; le timide chamois de loin à loin se montrait pourpre. sur les roches désertes ; le laemmergeyer[1] planait lentement au-dessus des nues, et le torrent roulait ses eaux limpides. Jamais la nature n’avait semblé si belle à l’orpheline ; jamais l’aspect de la vallée ne lui avait paru si ravissant. Hélas ! tel est le cœur humain : souvent il ne sent la valeur de ce qu’il possède que lorsqu’il est au moment de le perdre. Plutôt destiné aux regrets qu’à la jouissance, il apprécie ce qu’il avait, lorsqu’il ne l’a plus et qu’il souffre. Les yeux de l’homme ne s’ouvrent-ils donc que lorsqu’ils pleurent !…..

  1. Grand vautour des Alpes.