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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/85

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D’une marche rapide il gravit la montagne ; il s’enfonce au sein des forêts. Effrayant comme un météore destructeur se glissant à travers les ombres, il fuit précipitamment entre les rochers et les précipices. Léger comme un tourbillon fantastique, il semble, en sa course impatiente, n’emporter avec lui qu’une substance vaporeuse. Silencieux comme une apparition funèbre, il ne parait appartenir ni à la vie ni à la mort.

La fille de Saint-Maur pousse un long gémissement, et ses yeux se referment avec horreur. — « Élodie ! Élodie !… » s’est, écriée une voix tendre et suppliante. Oh ! comme cet accent connu a retenti au cœur de l’orpheline ! Les premiers feux du soleil relèvent moins promptement la fleur abattue par une nuit d’orage. Portée aux lèvres brûlantes du voyageur perdu dans les sables du Sahara, l’eau de la fontaine du désert ne rend point aussi rapidement à l’exi-