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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/88

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soudain tressailli ; ses mouvemens, l’instant d’auparavant si calmes et si mesurés, sont devenus brusques et impétueux ; sa voix passionnée murmure des sons inintelligibles ; son front se courbe vers le front d’Élodie ; leurs respirations se confondent, leurs regards se troublent, et le souffle embrasé de l’amour étend sa vapeur magique autour des deux amans seuls au milieu de la forêt.

La fille de Saint-Maur se dégage à l’instant des bras du Solitaire. — « Je puis marcher, dit-elle, je puis vous suivre ; » et de son libérateur elle s’éloigne effrayée. Sans réfléchir où ses pas la dirigent, sans intention comme sans but, elle continue à gravir la montagne ; elle erre au sein de la forêt : rien n’interrompt sa marche, rien ne distrait sa pensée. Ainsi devant le berger d’Admète fuyait la fille du Pénée.

Tout à coup un trophée d’armes s’offre