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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/95

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— « Tu te confies à moi ! s’écrie le Solitaire, ivre de reconnaissance et de joie. Ô la plus belle création du Ciel ! toi que je dérobe à la terre ! sous la cabane de l’exil, par moi seul admirée, par moi seule adorée, seras-tu satisfaite de ton sort ? mon cœur suffira-t-il à ta vie ?… Que dis-je ! Ah ! déjà n’as-tu pas dédaigné tous les dons de la fortune ! Va, ce que tu perds en richesses, en dignités, en puissance, je saurai te le rendre en amour. »

Il dit : un repas frugal est préparé sous le feuillage : il y conduit sa bien-aimée. La nature semble leur sourire : le ciel, comme un dais radieux, les couvre de ses voiles d’azur : les chantres du bocage célèbrent leurs félicités : l’air, tel qu’une essence divine des fleurs et des fruits de la vallée, exhale autour d’eux des parfums d’amour : le désert est plein d’harmonies ; et l’aurore brillante et pure éclaire ce nouvel Éden.