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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/105

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CHAPITRE V


La Chapelle. – Déménagement des habitants. – Un souvenir de Gœthe. – Indécisions. – Le combat. – Effet du bruit du canon sur les chèvres. – Le drapeau improvisé. – La situation devient grave. – En retraite. – Dans la forêt. – Un héros. – Entrée en Belgique. – Une commission inutile.


La Chapelle est un tout petit village situé à deux lieues de la frontière, sur la route qui conduit de Sedan en Belgique. En avant de la Chapelle, le pays est accidenté, coupé de haies, de petits bois et de ravins ; à l’entrée du village s’élève une jolie église toute neuve, au clocher élancé et coquet ; derrière, touchant presque aux dernières maisons, commence une vaste forêt qui couronne les Ardennes et s’étend jusqu’en Belgique.

Nous sommes là en vedette, loin du gros de l’armée, seuls. On nous avait promis, si nous venions à être attaqués, un bataillon de zouaves et un de chasseurs de Vincennes pour renfort.

Le matin, vers quatre heures, des reconnaissances faites par quelques-uns d’entre nous et dont bien peu revinrent, signalèrent l’ennemi de différents côtés.

On fait en hâte demander le renfort promis, mais il ne vient pas. On répond simplement à l’envoyé : « Les francs-tireurs sont à la Chapelle, qu’ils y restent. »

Nous avons compris : nous devons, quel que soit