Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/129

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avec une grande précision et une suprême impertinence si réellement la frontière est franchie, et la constatation faite, se dispose à partir. « Je m’estimerais heureux, monsieur, lui dit avec courtoisie l’officier belge, si je pouvais vous être utile en quelque chose. » Le Prussien salue sans mot dire, tourne bride, fait quelques pas et revient. « J’accepte, » dit-il, et il tire sa carte. « Veuillez envoyer une dépêche à ma femme pour lui dire que la bataille est gagnée, finie, et que je n’ai pas une égratignure. » Il s’appelait Von der Greuben. Faisant alors signe à ses hommes, il rentre avec eux sur le territoire français. Il y avait à peine fait vingt pas qu’un coup de feu retentit. M. Von der Greuben tomba. Un franc-tireur, resté en arrière et caché dans le bois, venait de descendre le bel officier d’une balle en plein cœur.

La dépêche ne partit pas.