Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/132

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que nous nous rendions de Douzy au faubourg de Balan, les Allemands manœuvraient pour envelopper Sedan et refouler l’armée française dans cette malheureuse ville.

Une partie de l’armée allemande traversa la Meuse vers Létanne, en avant de Mouzon, afin de barrer les routes de l’est jusqu’aux frontières. La garde s’établit sur la rive droite et s’étendit jusqu’à Sachy, village voisin de la Belgique. Les Allemands restés sur la rive gauche se rapprochèrent de la Meuse et s’emparèrent du pont de Donchery.

Il n’y eut ce jour-là d’autre affaire que des engagements d’artillerie et un combat assez vif à Bazeilles pour la possession du pont de la Meuse. Ce pont finit pour rester au pouvoir des Prussiens après une tentative assez molle des Français pour le faire sauter.

Le 1er corps bavarois, qui devait prendre position entre Bazeilles et Balan, s’approchait de Bazeilles sans savoir que le village était occupé par le 12e corps français, qui s’était établi pendant la nuit à Balan, Bazeilles, la Moncelle et la Plotinerie.

À la vue des Allemands, un détachement d’infanterie française descendit à la Meuse avec des tonneaux de poudre que les hommes placèrent sur le tablier du pont. Tandis qu’ils se préparaient à les descendre sous les arches, les Allemands lancèrent une compagnie de chasseurs qui dispersa les travailleurs, jeta la poudre à l’eau, traversa le pontet se disposa en tirailleurs le long des berges de la rive droite. Quelques troupes les suivirent et enlevèrent une partie de Bazeilles ; mais le général de Tann, ne jugeant pas à propos d’engager une action sérieuse, ne leur envoya aucun renfort. Abandonnées à elles-mêmes, elles se décidèrent à la retraite et l’exécutèrent heureusement, tandis