Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/135

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que leur artillerie couvrait le village d’obus. À la nuit, le feu s’éteignit, et les Français, arrêtant leur mouvement en arrière, réoccupèrent Bazeilles.

Le 1er septembre au matin, l’armée française était cantonnée tout entière auprès de Sedan dans de fortes positions limitées par la Meuse, la Givonne et le Floing.

La Meuse, qui coule du sud-est au nord-ouest en formant de nombreux méandres, reçoit, avant d’arriver à Sedan, la Chiers et la Givonne ; Bazeilles et Balan sont sur la rive droite. Au sortir de Sedan elle infléchit vers le nord, puis ; après avoir parcouru environ trois kilomètres, elle revient brusquement vers le sud en formant la presqu’île d’Iges, que ferme un canal partant de Glaire et allant aboutir auprès de Donchery. La Givonne, beau ruisseau qui coule du nord au sud, longe la forêt des Ardennes, traverse Givonne, Daigny, la Moncelle, Bazeilles et rejoint la Meuse auprès de ce dernier village.

Le Floing court du nord-est au sud-ouest. Il passe au pied du calvaire d’Illy, traverse Floing et se jette dans la Meuse en face de Glaire, un peu en aval du village.

Sedan

Sedan est situé sur les bords de la Meuse, sur la rive droite, à 15 kilomètres à l’est de Mézières. Toutes ses défenses sont dominées par les hauteurs de la rive gauche et ne sont plus en rapport avec les moyens dont dispose la guerre moderne. Avec la longue portée des pièces actuelles, l’artillerie allemande pouvait facilement écraser la ville et même atteindre, en tirant au-dessus d’elle, les troupes échelonnées sur les hauteurs étagées de la rive droite.

Les positions occupées par l’armée française formaient un vaste triangle dont la Meuse était la base,