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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/142

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qu’à neuf heures. Les mouvements de troupes étaient déjà commencés quand le général de Wimpffen réclama le commandement, qu’un ordre du ministre de la guerre lui confiait dans le cas où le maréchal de Mac-Mahon ne pourrait plus l’exercer.

Le général de Wimpffen quittait l’Algérie. Arrivé la veille seulement de Paris, il ignorait peut-être la situation périlleuse de l’armée. Jugeant impraticable la retraite sur Mézières ou croyant encore à la possibilité d’un succès, il fait reprendre aux troupes les positions qu’elles occupaient le matin. Ces tergiversations dans le commandement, ces contre-ordres, les contremarches qu’ils amènent, jettent le désarroi dans l’armée, troublent et démoralisent le soldat et font perdre un temps précieux pendant lequel les ennemis se rapprochent.

À 10 heures, Daigny tombe en leur pouvoir.

Là, le succès parut un instant se décider en notre faveur.

Zouaves et turcos chargeant les Prussiens

Le général Ducrot attachait, pour le passage de l’artillerie, une grande importance à la possession du pont sur la Givonne situé dans ce village, et il avait donné au général Lartigue l’ordre de se porter contre le bois Chevalier, au delà du ruisseau, afin de couvrir le pont. En voyant commencer ce mouvement, les Saxons s’élancèrent au combat et, pour arriver plus vite en ligne, laissèrent leurs sacs au bivouac. Un feu très vif épuisa leur provision de cartouches. Trois batteries qui arrivèrent à leur secours se virent obligées de reculer sous la fusillade très violente d’une partie de la division Lartigue. L’infanterie commençait à fléchir, et, pour profiter de ce moment de trouble, les Français se préparaient à un mouvement offensif énergique, quand une attaque sur leurs deux flancs