de cadavres, montra seul l’endroit où avait été Bazeilles. La villa Beurmann résistait toujours.
Pendant ce temps les Saxons arrivaient à la Moncelle. Ils s’en emparèrent sans grande difficulté et s’y installèrent ; mais quand ils voulurent y établir leurs batteries, un feu très violent les prit en flanc et les arrêta.
Il était à peu près sept heures et l’action s’engageait sur toute la ligne. Par malheur, au moment où la direction du général en chef devenait plus nécessaire que jamais, le maréchal de Mac-Mahon devait se démettre de son commandement.
En entendant les feux de mousqueterie qui lui annonçaient que la bataille s’engageait sérieusement sur la Meuse, le maréchal était monté à cheval et s’était rapproché de Bazeilles. Le jour se levait et les brumes épaisses qui couvraient la campagne remontaient lentement vers le ciel. L’artillerie prussienne, déjà en position, avait ouvert le feu aussitôt qu’elle avait pu distinguer les objets et diriger ses coups. L’état-major devint un point de mire, et le maréchal, blessé à la hanche d’un éclat d’obus, dut être emporté du champ de bataille entre six et sept heures. Il remit le commandement de l’armée au général Ducrot.
À peine investi des fonctions de général en chef, celui-ci, estimant la lutte impossible, décida la retraite sur Mézières et expédia dans toutes les directions des ordres en conséquence. Il avait fait faire du côté de l’ouest des reconnaissances par la cavalerie de la division Margueritte qui n’avaient pas rencontré l’ennemi, et il croyait le chemin libre. Du reste, les têtes de colonne des 5e et 11e corps allemands qui coupèrent la retraite à l’armée française de ce côté, n’apparurent