Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/152

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de grand matin, l’Empereur eut une entrevue avec M. de Bismarck et lui demanda si l’on ne pouvait pas faire passer l’armée française en Belgique pour l’y faire désarmer et interner.

M. de Bismarck, qui avait étudié la question la veille avec M. de Moltke, n’y consentit pas, et le 2 septembre, après un conseil de guerre qui eut lieu à neuf heures et où il fut reconnu qu’il fallait subir la volonté du vainqueur, le général de Wimpffen signa la désastreuse capitulation dont voici la teneur :

« Entre les soussignés, le chef d’état-major du roi Guillaume, commandant en chef des armées d’Allemagne, et le général commandant l’armée française, tous deux munis des pleins pouvoirs de Leurs Majestés le roi Guillaume et l’empereur Napoléon, la convention suivante a été conclue :

« Art. 1er. L’armée française, placée sous les ordres du général de Wimpffen, se trouvant actuellement cernée par des troupes supérieures autour de Sedan, est prisonnière de guerre.

« Art. 2. Vu la défense valeureuse de cette armée française, exemption pour tous les généraux et officiers ; ainsi que pour les employés supérieurs ayant rang d’officiers qui engagent leur parole d’honneur par écrit de ne pas porter les armes contre l’Allemagne et de n’agir d’aucune manière contre ses intérêts jusqu’à la fin de la guerre actuelle. Les officiers et employés qui acceptent ces conditions conserveront leurs armes et les effets qui leur appartiennent personnellement.

« Art. 3. Toutes les armes, ainsi que le matériel de l’armée, consistant en drapeaux, aigles, canons, munitions, etc., seront livrés, à Sedan, à une commission