Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/157

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de l’état-major général du maréchal de Mac-Mahon, a rempli près de moi les fonctions d’état-major général de l’armée.

« D’Aix-la-Chapelle, je compte me rendre en Wurtemberg, à Stuttgard, ville qui m’a été désignée pour lieu de mon internement.

« Le général commandant en chef,
« De Wimpffen. »


Il ne restait plus qu’à exécuter la fatale capitulation. Le 3 septembre, l’armée française, laissant ses armes dans Sedan, se rendit dans la presqu’île d’Iges, formée par un repli de la Meuse et un canal qu’un seul pont traverse au village de Claire. « C’est, dit M. le commandant Corbin dans son journal de marche du 1er corps d’armée, c’est dans cet espace étroit, détrempé par des pluies abondantes qui commencèrent le 3 septembre et durèrent plusieurs jours sans interruption, que 70 000 hommes devaient être détenus pendant près de dix jours, dans la boue, sans abri, sans vivres, ayant pour toutes ressources les pommes de terre qu’ils trouvaient dans les champs et qui furent rapidement épuisées. »

Lorsque le vainqueur daigna donner l’ordre du départ, nos malheureux soldats furent acheminés en colonnes vers les places fortes de l’Allemagne, où ils devaient subir pendant de longs mois les horreurs de la captivité. « Pendant longtemps les malheureuses populations de l’Est virent défiler lentement sur les routes des convois de soldats français, amaigris par les souffrances de la campagne, avec leurs vêtements en loques, leurs chaussures usées et la longue barbe des captifs. Ils étaient conduits par des détachements d’infanterie bavaroise. Les soldats allemands, tout