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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/159

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CHAPITRE VII


Notre séjour en Belgique. – Coup d’œil sur l’ensemble de la guerre. – Guerre autour de Metz. – Borny, Rezonville, Gravelotte. – Paris, bataille de Champigny. – Strasbourg. – Les armées de la Loire. – Châteaudun. – Violences et cruautés des Allemands. – Rôle de la marine pendant la guerre. – Combat autour d’Orléans, Coulmiers. – L’armée du Nord. – L’armée de l’Est. – Belfort. – Signature de l’armistice et du traité de Francfort.


Plus heureux que nos infortunés camarades prisonniers des Prussiens, nous échappâmes aux traitements barbares et à la dure captivité qu’ils eurent à subir. Dès que nous eûmes mis le pied sur le sol hospitalier de la Belgique, nos épreuves furent terminées.

Après nous avoir laissé prendre quelques jours de repos à Bouillon, l’autorité militaire belge donna l’ordre de nous conduire au camp de Beverloo. Nous partîmes de Bouillon de bon matin pour nous rendre à Saint-Hubert, village où nous devions prendre le chemin de fer. L’étape était longue, et, vers 4 heures de l’après-midi, le capitaine belge qui commandait notre escorte, voyant l’épuisement de beau coup d’entre nous, voulut nous faire bivouaquer en plein champ. Il pleuvait à verse, un vent violent et froid soufflait sans interruption depuis le matin ; nous étions transpercés et transis. On lui représenta qu’une marche forcée, si longue qu’elle fût, aurait encore moins d’inconvénients pour nous qu’une nuit passée dans de telles conditions, sans tentes, sans couvertures,