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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/191

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avec courage les positions prussiennes. Elle ne put les enlever, et, le 18, on battit en retraite sur Besançon. Il faisait 18 degrés de froid et l’armée souffrait cruellement.

Le maréchal de Moltke forma rapidement une armée de 50 000 hommes et l’envoya au secours de Werder sous les ordres de Manteuffel. Ce général trompa Garibaldi en lançant sur Dijon une brigade contre laquelle on se battit trois jours et qui fut réduite de moitié par le feu. Mais pendant ce temps, Manteuffel arrivait à Dôle et se dirigeait sur Besançon, nous coupant la retraite.

Le 24, Bourbaki, jugeant la partie perdue, essaya de se faire sauter la cervelle, et le commandement passa au général Clinchant, qui se dirigea immédiatement sur Pontarlier. Manteuffel porta sur cette ville le gros de ses forces, tout en faisant occuper par de forts détachements la route de Lyon. La retraite était coupée. Garibaldi essaya une diversion Sur les derrières de Manteuffel pour rétablir les communications ; il ne réussit pas.

Le 30, les mouvements de nos troupes furent arrêtés par la nouvelle d’un armistice, mais cette convention excluait Belfort et l’armée de l’Est. Manteuffel poursuivit ses opérations. Il ne restait à l’armée, pour échapper à la captivité, qu’à se jeter en Suisse. Le général Clinchant, ne voyant aucun autre moyen de salut, obtint de la Confédération helvétique l’autorisation de faire entrer ses troupes sur son territoire. Elles comptaient encore 86 000 hommes et 250 canons.

Nos jeunes soldats, à peine vêtus, presque sans nourriture, durent faire des marches forcées dans la neige par un froid terrible. La route était jonchée des cadavres de ceux qui ne pouvaient supporter de pareilles