Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/65

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plusieurs reprises par le conseil des ministres, mais qu’il regardait à juste titre comme téméraire et capable de conduire l’armée à sa perte.

N’ayant pas confiance dans le succès, le maréchal devait-il garder le commandement ? N’aurait-il pas dû donner à choisir au gouvernement entre sa démission et l’exécution du plan qu’il jugeait le meilleur ? Il ne crut pas devoir le faire. Dans les circonstances critiques où se trouvait le pays, il ne le pouvait pas. Sa démission eût paru une désertion. Il donna donc, le 22 au soir, les ordres pour marcher vers le nord, mais il le fit avec de sombres pressentiments et une profonde inquiétude..

Nous donnons ci-contre le tableau des marches exécutées par l’armée du maréchal, du 21 août au 1er septembre. Il permettra de suivre sur une carte les mouvements de l’armée et de se rendre mieux compte de ses opérations.

On pourra remarquer, en comparant les étapes du tableau des marches du 1er corps, auquel nous appartenions, avec celles que j’indique plus loin pour le bataillon des francs-tireurs, que quelques-unes ne correspondent pas exactement. C’est que, comme je l’ai déjà fait observer, nous étions souvent détachés en éclaireurs, en tête, en queue ou sur les flancs, et que nous ne pouvions pas toujours arriver à nous réunir à temps au gros des troupes pour rentrer au campement.

Le 1er corps d’armée était passé des mains du maréchal, qui le commandait d’abord, dans celles du général Ducrot. Il avait été cruellement éprouvé à Wœrth et réorganisé tant bien que mal à Châlons. En voici la composition :