Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/66

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Dans la journée que nous passâmes à Reims, nous pûmes, dès le premier moment, juger du profond désarroi où était l’armée. Le service d’éclaireurs et d’estafettes était fait par la gendarmerie du pays. À la nouvelle qu’il y avait des dangers à courir et des services à rendre, ces braves vétérans avaient retrouvé l’activité et l’ardeur de la jeunesse ; on les voyait passer au triple galop de leurs chevaux, qui contrastaient par leur bon état avec les chevaux déjà amaigris et fatigués de l’armée. Et ceux qui réfléchissaient se demandaient avec effroi ce qui resterait, au cas d’une nouvelle défaite, pour défendre le pays contre l’invasion, si l’on avait déjà recours à toutes