Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/74

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corps s’engageaient sans hésitation sur les routes du nord et du nord-ouest. La cavalerie s’élançait rapidement en avant, et le soir même elle rétablissait le contact avec l’armée française à Vouziers, Grandpré, Buzancy et Barricourt.

Le 27, le maréchal était au Chesne-Populeux. Averti du voisinage de l’ennemi et se sentant gagné de vitesse, il essayait encore de se dégager des instructions qui lui prescrivaient la marche sur Metz et adressait au ministre de la guerre le télégramme suivant :


Le Chesne, 27 août 1870, 8 h. 30 soir.

« Les 1er et 2e armées, plus de 200 000 hommes, bloquent. Metz, principalement sur la rive gauche ; une force évaluée à 50 000 hommes serait établie sur la rive droite de la Meuse pour gêner ma marche sur Metz. Des renseignements annoncent que l’armée du prince royal de Prusse se dirige aujourd’hui sur les Ardennes avec 50 000 hommes ; elle serait déjà à Ardeuil. Je suis au Chesne avec un peu plus de 100 000 hommes. Depuis le 19, je n’ai aucune nouvelle de Bazaine ; si je me porte à sa rencontre, je serai attaqué de front par une partie des 1er et 2e armées, qui, à la faveur des bois, peuvent dérober une force supérieure à la mienne, en même temps attaqué par l’armée du prince royal de Prusse me coupant toute ligne de retraite. Je me rapproche demain de Mézières, d’où je continuerai ma retraite, selon les événements, vers l’ouest. »


Le ministre lui répondit immédiatement en lui enjoignant, au nom du Conseil des ministres et du Conseil privé, d’avoir à continuer de se porter au secours de Bazaine en profitant des trente heures d’avance