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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/73

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Nous campâmes, non loin de l’église, à côté d’un régiment de cuirassiers.

Au moment où nous commencions notre marche vers le nord-est, l’armée prussienne était encore dans l’ignorance de nos projets. Ses espions, les journaux, des informations de sources diverses lui avaient appris la formation d’une armée nouvelle à Châlons, mais là s’arrêtaient ses renseignements. Que devait faire cette armée ? Allait-elle livrer bataille auprès de Châlons, marcher au secours de Bazaine ou se replier sur Paris, ce qui paraissait l’hypothèse la plus probable ? Autant de résolutions possibles et qui exigeaient des Prussiens des contre-opérations différentes.

Verdun

Dans cette indécision, les deux armées chargées de marcher sur Paris s’arrêtèrent pendant les journées des 20, 21 et 22 août. Le 23 au matin, elles commencèrent leur mouvement vers Paris et firent en passant sur Toul et Verdun des tentatives qui restèrent sans résultat.

Le 24 août, au soir, le prince royal fut averti que l’armée française avait quitté le camp de Châlons en incendiant les magasins, mais il ne fut pas encore exactement renseigné sur la direction prise par elle. Enfin, le 25, un télégramme venu de Londres, des journaux, des lettres saisies éclairèrent les Prussiens sur le mouvement du maréchal, auquel M. de Moltke avait d’abord refusé de croire, tant il trouvait défectueuse une pareille combinaison stratégique.

Un conseil de guerre fut immédiatement tenu. Une fois la conviction faite dans tous les esprits, un nouveau plan fut arrêté avec décision et mis à exécution avec une précision et une promptitude merveilleuses. L’armée devait changer de front et remonter vers le nord.

Vouziers

Le lendemain 26, à la première heure, tous les