tif, comme Dieu existe, c’est-à-dire, est existant ; Dieu aime les hommes, c’est-à-dire, Dieu est aimant les hommes ; et le verbe substantif, quand il est seul, comme quand je dis je pense, donc je suis, cesse d’être purement substantif, parce qu’alors on y joint le plus général des attributs[1], qui est l’être ; car je suis veut dire : je suis un être, je suis quelque chose.
Il y a aussi d’autres rencontres où le sujet et l’affirmation sont renfermés dans un même mot, comme dans les premières et secondes personnes des verbes, surtout en latin ; comme quand je dis : sum christianus ; car le sujet de cette proposition est ego, qui est renfermé dans sum.
D’où il paraît que, dans cette même langue, un seul mot fait une proposition dans les premières et secondes personnes des verbes, qui, par leur nature, enferment déjà l’affirmation avec l’attribut ; comme veni, vidi, vici, sont trois propositions.
On voit par là que toute proposition est affirmative ou négative, et que c’est ce qui est marqué par le verbe, qui est affirmé ou nié.
Mais il y a une autre différence dans les propositions, laquelle naît de leur sujet, qui est d’être universelles, ou particulières ou singulières.
Car les termes, comme nous avons déjà dit dans la première partie, sont ou singuliers, ou communs, ou universels.
Et les termes universels peuvent être pris, ou selon toute leur étendue, en les joignant aux signes universels exprimés, ou sous-entendus, comme omnis, tout, pour l’affirmation ; nullus, nul, pour la négation : tout homme, nul homme ;
Ou selon une partie indéterminée de leur étendue, qui est lorsqu’on y joint le mot aliquis, quelque, comme
- ↑ Nous ne commençons pas par avoir l’idée de l’être en général pour nous l’attribuer ensuite à nous-mêmes ; nous saisissons primitivement notre être et notre pensée. L’interprétation qu’Arnauld donne ici du cogito ergo sum, est inexacte et enlève au principe cartésien toute sa valeur.