Page:Arnauld et Nicole - Logique de Port-Royal, Belin, 1878.djvu/144

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I. La particulière affirmative, comme quelque vicieux est riche.

O. La particulière négative, comme quelque vicieux n’est pas riche.

Et pour les faire mieux retenir on a fait ces deux vers :

Asserit A, negat E, verum generaliter ambo ;
Asserit I, negat O, sed particulariter ambo.

On a aussi accoutumé d’appeler quantité, l’universalité ou la particularité des propositions.

Et on appelle qualité, l’affirmation ou la négation qui dépendant du verbe, qui est regardé comme la forme de la proposition.

Et ainsi, A et E conviennent selon la quantité, et diffèrent selon la qualité, et de même I et O.

Mais A et I conviennent selon la qualité, et diffèrent selon la quantité, et de même E et O.

Les propositions se divisent encore, selon la matière, en vraies et en fausses ; et il est clair qu’il n’y en peut avoir qui ne soient ni vraies ni fausses, puisque toute proposition marquant le jugement que nous faisons des choses, elle est vraie quand ce jugement est conformé à la vérité[1], et fausse lorsqu’il n’y est pas conforme.

Mais, parce que nous manquons souvent de lumière pour reconnaître le vrai ou le faux, outre les propositions qui nous paraissent certainement vraies, et celles qui nous paraissent certainement fausses, il y en a qui nous semblent vraies, mais dont la vérité ne nous est pas si évidente que nous n’ayons quelque appréhension qu’elles ne soient fausses, ou qui nous semble fausses, mais de la fausseté desquelles nous ne nous tenons pas assurés. Ce sont les propositions qu’on appelle probables, dont les premières sont plus probables et les dernières moins probables. Nous dirons quelque chose, dans la quatrième partie, de ce qui nous fait juger avec certitude qu’une proposition est vraie.

  1. Il faut probablement lire : à la réalité.