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CHAPITRE IV

De l’opposition entre les propositions qui ont même sujet et même attribut.


Nous venons de dire qu’il y a quatre sortes de propositions, A, E, I, O. On demande maintenant quelle convenance ou disconvenance elles ont ensemble, lorsqu’on fait du même sujet et du même attribut diverses sortes de propositions. C’est ce qu’on appelle opposition.

Et il est aisé de voir que cette opposition ne peut être que de trois sortes, quoique l’une des trois se divise en deux autres.

Car, si elles sont opposées en quantité et en qualité tout ensemble, comme A, O, et E, I, on les appelle contradictoires, comme, tout homme est animal, quelque homme n’est pas animal ; nul n’est impeccable, quelque homme est impeccable.

Si elles diffèrent en quantité seulement, et qu’elles conviennent en qualité, comme A, I, et E, O, on les appelle subalternes, comme tout homme est animal, quelque homme est animal ; nul homme n’est impeccable, quelque homme n’est pas impeccable[1].

Et si elles diffèrent en qualité, et qu’elles conviennent en quantité, alors elles sont appelées contraires ou subcontraires ; contraires, quand elles sont universelles, comme, tout homme est animal, nul homme n’est animal ;

Subcontraires, quand elles sont particulières, comme, quelque homme est animal, quelque homme n’est pas animal.

En regardant maintenant ces propositions opposées selon la vérité ou la fausseté, il est aisé de juger :

  1. À vrai dire les propositions subalternes ne sont pas opposées.