Page:Arnauld et Nicole - Logique de Port-Royal, Belin, 1878.djvu/216

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Ce- Nul menteur n’est croyable,
sa- Tout homme de bien est croyable :
re. Donc nul homme de bien n’est menteur.
Ca- Tous ceux qui sont à Jésus-Christ crucifient leur chair ;
mes- Tous ceux qui mènent une vie molle et voluptueuse ne crucifient point leur chair :
tres. Donc nul d’eux n’est à Jésus-Christ.
Fes- Nulle vertu n’est contraire à l’amour de la vérité ;
ti- Il y a un amour de la paix qui est contraire à l’amour de la vérité :
no. Donc il y a un amour de la paix qui n’est pas vertu.
Ba- Toute vertu est accompagnée de discrétion ;
ro- Il y a des zèles sans discrétion :
co. Donc il y a des zèles qui ne sont pas vertu.
Fondement de la seconde figure.

Il serait facile de réduire toutes ces diverses sortes d’arguments à un même principe par quelques détours ; mais il est plus avantageux d’en réduire deux à un principe, et deux à un autre, parce que la dépendance et la liaison qu’ils ont avec ces deux principes est plus claire et plus immédiate.

Prince des arguments en Cesare et Festino.

Le premier de ces principes est celui qui sert aussi de fondement aux arguments négatifs de la première figure ; savoir, que ce qui est nié d’une idée universelle est aussi nié de tout ce dont cette idée est affirmée, c’est-à-dire de tous les sujets de cette idée : car il est clair que les arguments en Cesare et Festino sont établis sur ce principe. Pour montrer, par exemple, que nul homme de bien n’est menteur, j’ai affirmé croyable de tout homme de bien, et j’ai nié menteur de tout homme croyable en disant que nul menteur n’est croyable. Il est vrai que cette façon de nier est indirecte, puisqu’au lieu de nier menteur de croyable, j’ai nié croyable de menteur ; mais comme les propositions négatives uni-