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la majeure (par la première règle générale), et que par conséquent il en soit le sujet. Or, c’est en cela que consiste la première figure, que le moyen y est sujet en la majeure et attribut en la mineure.


CHAPITRE VI

Règles, modes et fondements de la seconde figure.


La seconde figure est celle où le moyen est deux fois attribut, et de là il s’ensuit qu’afin qu’elle conclue nécessairement, il faut que l’on garde ces deux règles.

Règle I. Il faut qu’il y ait une des deux propositions négatives, et par conséquent que la conclusion le soit aussi par la sixième règle générale.

Car, si elles étaient toutes deux affirmatives, le moyen, qui est toujours attribut, serait pris deux fois particulièrement contre la première règle générale.

Règle II. Il faut que la majeure soit universelle.

Car, la conclusion étant négative, le grand terme ou l’attribut est pris universellement. Or, ce même terme est le sujet de la majeure : donc il doit être universel, et par conséquent, rendre la majeure universelle.

Démonstration.

Qu’il ne peut y avoir que quatre modes dans la seconde figure.

Des dix modes concluants, les quatre affirmatifs sont exclus par la première règle de cette figure, qui est que l’une des prémisses doit être négative.

O, A, O, est exclu par la seconde règle, qui est que la majeure doit être universelle.

E, A, O est exclu par la même raison qu’en la première figure, parce que le petit terme est aussi sujet en la mineure.

Il ne reste donc de ces dix modes que ces quatre :

Espace 2 généraux.
E, A, E.
A, E, E.
Espace 2 particuliers.
E, I, O.
A, O, O.

Ce qu’il fallait démontrer.

On a compris ces quatre modes sous ces mots artificiels[1] :

  1. L’inventeur de ces mots artificiels, pour les trois premières figures, est Pierre d’Espagne, qui devint pape sous le nom de Jean XXI, et mourut en 1277. (Voy. p. 185.)