Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/152

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votre accent, votre physionomie m’ont promis depuis que je vous connais, et je ne leur permettrai pas de manquer de parole. Je ne sais de quoi vous pouvez être effrayée avec moi. Ne pensez-vous pas que la vie que je mène depuis sept ans, seule à la campagne avec mon amie, a dû me donner une telle habitude de franchise et d’amitié, qu’on ne doit pas craindre d’être trompé avec moi, quand je parle d’attachement ; je ne connais qu’un trait de mon caractère qui puisse effrayer ceux qui veulent bien m’aimer un peu. C’est un mouvement d’enthousiasme, que je ne reconnais pour tel que quand il est passé, qui ne passe que quand le fond ne répond pas à ce que l’apparence promettait, mais aussi qui, tout le temps qu’il dure, embellit l’objet qui me plaît, de manière à me faire vraiment illusion.

« Mais avec vous il n’y a pas d’illusion à craindre, vous en êtes bien sûre et moi aussi. Tout ce qui est en vous est bon, vrai, fait pour l’amitié, dont je me figure que vous n’avez jamais goûté tous les charmes. La seule erreur que l’on puisse commettre auprès de vous.