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Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/153

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c’est de ne pouvoir s’empêcher de ne pas croire que vous n’aimiez pas un monde, où le charme de votre esprit doit vous donner tant d’agrément ; c’est de supposer que l’habitude de ce monde que vous avez, quoi que vous en disiez, ne vous fasse pas trouver un peu de langueur dans l’intimité du tête-à-tête, ou d’un petit cercle d’amis ; c’est enfin la crainte de vous paraître sauvage, triste et fâcheuse, en vous laissant trop voir que, quand il faut vous partager avec un grand cercle, on aime presque autant ne pas vous voir… À présent, j’ai tout dit ; vous voyez que moi aussi j’ai ma peur et je ne sais trop laquelle de nous a le plus de raison de craindre.

« Ne croyez pas pourtant, d’après ce que je viens de vous dire, que je sois misanthrope au point d’avoir effroi du monde. Non, je ne le hais pas, mais je m’y sens déplacée. J’ai trop vécu de tendresse dans ma solitude, pour pouvoir m’amuser longtemps du bruit aimable de l’esprit ; il me faut nécessairement, pour en jouir, m’affectionner un peu à ce qui m’entoure. Aussi, l’idée d’une réunion intime de