Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/156

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aimer. Pour compléter les biens de ce voyage, cette chère cousine s’est parfaitement rétablie ; le mouvement et la distraction lui ont rendu l’embonpoint, la fraîcheur de ses premières années, et moi, madame, je leur dois presque la gaieté. Dans les temps qui suivent le malheur, souvent les choses les plus aimables fatiguent, en voyage on trouve le secret de s’amuser des plus ennuyeuses.

« S’il est vrai, madame, comme vous l’avez dit quelquefois, que nos tempéraments se ressemblent, croyez-moi, laissez tous les remèdes, montez en voiture et venez nous joindre à Bagnères. Je vous dirai comment on s’arrange de l’obligation de faire des visites d’étiquette et de recevoir des dîners de cérémonie, et, avec cette science-là, vous ne craindrez plus l’ennui, car ces deux choses sont assurément ce qui en donne le plus dans la vie.

« Six semaines de séjour dans une petite ville forment bien dans ce genre, il faut périr ou s’y faire, j’ai pris le dernier parti et je m’en trouve à merveille. D’ailleurs, il y a tant de joie répandue autour de moi, que j’aurais été bien mala-