Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/202

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suis bien sûre qu’au milieu de ces cercles qui vous désirent et que vous embellissez, vous trouvez souvent un vide qu’on ne peut espérer remplir avec aucun des objets dont on est entouré. Il vient un âge où tout ce qui est passager et périssable ne satisfait plus ; des biens qui peuvent être arrachés à chaque moment, n’en sont point pour celui qui sait par expérience qu’on peut les perdre. Quand on voit dans son passé tant d’amitiés détruites, tant de sentiments à jamais perdus, comment oser appuyer son avenir sur de semblables bonheurs, n’est-ce pas se préparer de nouvelles larmes ? Ah ! la tendresse, cette première des jouissances de la terre, n’en est une que pour ceux qui sont bien sûrs que la mort, loin de la leur ôter, n’est que le chemin de la leur faire retrouver pleine, entière et sans fin.

« Adieu, madame, adieu ; que cette lettre aussi soit absolument pour vous seule. Aimez-moi toujours et si l’assurance d’être aimée vous est douce, songez souvent à la place que vous occupez dans mon cœur. Mon amie vous remercie de votre souvenir et de votre attache-