Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/250

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plaisir pourrais-je éprouver que celui de vous voir ici, en vérité je n’en sais rien.

« Nous commencerons nos courses dans les premiers jours de juin… Mon frère, les commencerons-nous sans vous ; est-il donc impossible que nous soyons parfaitement heureuses ?

« Adieu André, je vous écris avec peine, car j’ai tant marché ce matin que je suis horriblement lasse ce soir ; il fait nuit, je ne vois pas ce que je fais, mais je sais bien que je vous aime et que, si je me livrais à toute l’effusion de ce sentiment de vive et tendre amitié, je ne sais trop si je n’en dirais pas trop à mon frère. »

Le temps passait rapidement dans la douce intimité de Bagnères, déjà on songeait au départ. Le philosophe s’était laissé toucher par l’amour de sa disciple et paraissait y répondre. Mme Cottin l’engageait à venir à Paris faire éditer son livre ; sans doute étaient-ils convenus de se retrouver bientôt, pour qu’elle ne parût pas plus affectée de le quitter.

Cette idylle se déroulait sous l’œil bienveillant de Fanny Soubies. Car il existe deux sortes de… dirons-nous « vieilles filles », selon l’expression