Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/280

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je ne réponds rien. Vous comprendrez alors que celles que je ne dis pas sont celles que je ne veux pas me dire à moi-même ; je vous traite comme je me traite, je vous dis tout ce que je sais, mais non pas ce que je ne veux pas savoir. Non, je ne manque pas de confiance en vous, je ne vous cache rien de ce que je vois.

« Je consens à croire à mon amie tous les torts qui peuvent excuser vos soupçons[1]. Je ne puis lui en croire aucun de ceux qui peuvent altérer ma tendresse. Laissons cela. Ceci doit être ma dernière lettre, laissez-moi encore une fois pleurer ma perte dans vos bras, vous presser sur ce cœur tout à vous.

« Et maintenant, adieu, mon ami, mon bienfaiteur, mon frère ; soignez votre santé, épargnez moi l’affreuse douleur de vous savoir malade. Veillez sur vous, je vous le demande au nom de cet amour si tendre qui vous avait choisi, vous seul entre tous les hommes que j’ai con-

  1. S’agirait-il de Fanny, qui aurait donné connaissance à Azaïs des lettres où il était question de Michaud ?…