Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/33

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Beuve de ne l’être pas assez, il lui eût été facile de dire qu’il y avait confusion et que le suicide du jardin était celui du jeune Lafargue. Ses réflexions sont plus justes lorsque, à propos de la correspondance Gramagnac, il dit : « Les vieillards amoureux, et d’autant plus aveugles qu’ils sont plus amoureux et plus vieux, ne se doutent pas qu’ils deviennent un sujet d’étude pour la femme qu’ils aiment et à laquelle sa parfaite indifférence laisse toute sa liberté d’observation, toute sa clairvoyance. »

Il termine en disant : « L’idée religieuse manquait à tout ce monde-là. Marie Risteau, baptisée dans la religion catholique, qui se laisse faire protestante, débaptiser pour Sophie sans résistance et sans savoir que Sophie signifie sagesse, passa d’une religion à l’autre pour verser dans une troisième, la religiosité. Si elle n’avait pas changé de religion, si sa vivacité, son imagination, sa sensibilité et la bonté de son cœur en avait fait une fervente catholique, elle n’eût probablement pas écrit de romans. Ses contemporains y auraient perdu quelque chose, nous presque rien. Elle y aurait gagné. »