Page:Arnold - La Lumière de l’Asie.djvu/49

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En parlant ainsi, le bon seigneur Bouddba s’assit sous un jamblonnier, les chevilles croisées, comme sont les saintes statues, et se mit pour la première fois à méditer sur le mal profond de la vie, sa source lointaine et son remède possible. Une pitié si vaste le remplit, un à grand amour pour les êtres vivants, une telle passion à secourir la douleur que, par leur puissance, son esprit royal parvint à l’extase, et délivré de la souillure mortelle de la sensation et de la personnalité, l’enfant atteignit alors le Dhyâna, qui est le premier pas dans « le sentier ».

À ce moment, bien haut dans les airs volaient cinq Esprits dont les libres ailes hésitèrent, quand ils passèrent au-dessus de l’arbre : « Quel pouvoir supérieur nous arrête dans notre vol ? » dirent-ils, car les Esprits ressentent toute force divine et reconnaissent la présence sacrée d’un être pur. Alors, regardant en bas, ils virent le Bouddha couronné d’une auréole rose, pensant à sauver les êtres ; tandis que du bocage une voix cria : « Rishis ![1], voilà celui qui secourra le monde, descendez et honorez-le. » Alors les saints illustres s’approchèrent et chantèrent un hymne de louange en ployant leurs ailes ; puis ils continuèrent leur route et allèrent porter de bonnes nouvelles aux Dieux.

Mais une personne envoyée par le Roi pour cher-

  1. Saints ; suivant la mythologie hindoue, les Rishis sont sortis de l’esprit de Brahma et sont au nombre de sept.