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Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/249

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5. À Champmarin, dira l’histoire,
naquit Racan. Jour de bonheur !
Ce fut comme un rayon de gloire,
du ciel une insigne faveur.
Tel le comprit l'Académie,
qui lui tendit sa main amie.
Ô doux poète au cœur aimant,
page du roi, soldat de France,
salut au lieu de ta naissance,
à ce pays toujours charmant.

Un vieux Patriote.

Aubigné, 15 août 1899.

II

STANCES À RACAN

Hommage à M. Louis Arnould.

 
1. Racan, tendre poète épris de la retraite,
ton œuvre sort enfin de l’ombre trop discrète
où depuis deux cents ans dormait ton Alcidor :
il est bon que ce siècle, avant qu’il ne finisse,
puisqu’il aima les champs, à l’amant d’Arthénice,
au chantre des moissons, apporte un rameau d’or.

2. Un homme a su t’aimer et te faire comprendre ;
ton nom qu’on oubliait il vint nous le rapprendre ;
grâce à lui, nous l’avons buriné sur l’airain.
Son livre délicat a rajeuni ta gloire,
il a redit tes vers aux rives de la Loire,
il a conduit la foule au seuil de Champmarin.

3. Nous t'aimons, car tu fus un poète de France :
tendre, fin et loyal, chérissant l’espérance
de tomber en vaillant dans l’ombre des drapeaux.