Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/273

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bablement par la foire qui y sévissait dès cette époque : une fillette sans bras, qui parlait le flamand, l’italien, le français, l’anglais et l’allemand et qui tissait, filait et cousait avec son pied ; un cul-de-jatte qui, n’ayant « rien qu’un bras et qu’un petit mougnon », sautait sur une table, puis « montait comme un chat »

 les rolons assurés d’une bien grande eschelle[1] ;

puis sur son violon

 jouait quelque pavane ou quelque milanaise...
et, pour le dernier mets, d’une aiguille montrait
à coudre et à broder à qui le désirait.

Ici encore les souvenirs de l’Italie luttent avec ceux du Poitou dans les vers du poète : il rapporte qu’il se perdit un jour dans le Dédale de Tivoli, ayant voulu

 parfaire sans crainte
le tour enserpenté de son vert labyrinthe.

Il salue tout particulièrement l’hippocampe,

 que de ses propres mains, un jour, dedans Venise
se promenant, il prit tout de son long couché
dans le trou vermoulu d’un gondole (sic) caché.

Après avoir fait des perroquets une jolie description, qui annonce assez bien Vert-Vert, il ajoute :

  1. Rolon, mot poitevin encore très virant = barreau d’échelle.