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Page:Arrhenius - Le Destin des étoiles, 1921.djvu/173

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LA PLANÈTE MARS
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convenir, dans ceux annoncés par Lowell. Si la température du milieu de la journée, quand le soleil plombe verticalement sur la surface de la planète, ne fait monter qu’à 5°,3 la température, la moyenne des 24 heures, même en plein été, doit être dans cette atmosphère absolument limpide et légère, bien au-dessous de zéro. On ne conçoit guère comment, dans ces conditions, il pourrait exister de la végétation sur la planète. Néanmoins, M. Lowell considère que les mesures de M. Slipher étaient une confirmation de ses vues théoriques, et que Mars était le lieu de séjour d’une race intelligente qui, dans la lutte pour l’existence, trouve moyen d’utiliser une luxuriante végétation qui s’étendrait même jusqu’aux pôles.

Campbell fit alors un pas de plus que Slipher. Il résolut de profiter de ce que pendant les mois d’août et de septembre 1909 Mars se trouvait dans le ciel, à une position particulièrement favorable aux observations. Aidé, soutenu par un riche mécène de la science, M. Crocker, qui plus d’une fois a apporté une aide généreuse aux travaux de la science astronomique, M. Campbell organisa une expédition au Mont Whitney, en Californie, qui a 4 420 mètres d’altitude, et qui est le pic le plus élevé des États-Unis tout entiers. Il se fit accompagner par un état-major des plus capables, qui comprenait parmi ses membres le Dr Abbot, directeur de l’observatoire de l’Institut Smithsonian, et un astronome allemand bien connu, M. Albrecht. Les participants à cette expédition eurent beaucoup à souffrir du mal de

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