Page:Artin Pacha - Contes populaires inédits de la vallée du Nil, 1895.djvu/26

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Un dernier trait, enfin, c’est que, comme les êtres humains, les bêtes et les choses pensent, parlent et agissent.

« Le moustique se posa sur les hautes branches du dattier pour se reposer.

» Une fois reposé, il dit au dattier : Tiens-toi bien, je vais m’envoler.

» Le dattier lui répondit : Je ne t’ai pas senti te poser sur moi, et, si tu n"étais pas si près de mes oreilles, je ne t’aurais même pas entendu parler; tu peux prendre ton vol sans que je m’en aperçoive.

» Le moustique s’en alla tout dépité. »

Il est plus que probable que ces contes se sont répétés de siècle en siècle, en se transformant ; selon l’esprit de la religion régnante et de la nationalité du conquérant.

Cependant le fond même n’a pas dû changer.

Ce fond, comme je l’ai déjà dit, me semble se restreindre aux trois catégories suivantes :

I. — La critique du pouvoir constitué, quel qu’il soit.

II. — L’admiration, le respect et l’amour de la femme.