Page:Asselin - Les évêques et la propagande de l'Action catholique, 1915.djvu/24

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moins grande de notre pays, qui pouvant mettre sur pied de guerre deux ou trois cent mille hommes, et ayant tout le temps voulu pour fortifier ses ports, a préféré abandonner ses hommes et son argent à l’imbécile gouvernement anglais, plutôt que de s’apprêter à seconder une vigoureuse intervention du monroïsme.

Mais plausibles ou non, nul ne peut me forcer à y souscrire, car elles sont d’un ordre où le jugement de S. E. le cardinal Bégin et de S. G. Mgr Bruchési n’a en soi pas plus de valeur que celui de la plus humble de leurs ouailles. Ce sont, purement et simplement, des opinions politiques. Quoi que dise l’Action catholique, je resterai toujours libre de croire et de dire :

1o Qu’un pays d’expansion intérieure, comme le Canada, n’a pas les mêmes intérêts économiques qu’un pays d’expansion extérieure, comme la Grande-Bretagne ;

2o Que le Canada, du fait qu’il n’a pas de colonies, qu’il n’a pas besoin de colonies, n’a pas dans la guerre actuelle, en face de l’Allemagne, les mêmes intérêts militaires que les boutiquiers anglais, pour qui l’Angleterre a fait toutes ses guerres contemporaines et conquis ou volé un cinquième du globe ;

3o Que le Canada serait aujourd’hui

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