Page:Asselin - Les évêques et la propagande de l'Action catholique, 1915.djvu/29

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centralisation politique de l’empire. Autant que quiconque, nous nous ferons un devoir de combattre tout projet portant rétrocession réelle de pouvoirs politiques du Canada à l’Angleterre. Mais là n’est pas la question. Il s’agit seulement de savoir si un débat essentiellement politique, touchant l’avenir même du pays, sera préjugé au nom des catholiques canadiens par un journal essentiellement religieux, organe de S. E. le cardinal-archevêque de Québec. Qu’elle s’exerce pour ou contre nous, pour ou contre M. Laurier, pour ou contre M. Borden, l’ingérence de l’Action catholique ne nous en paraîtra ni moins déplacée ni moins odieuse. Tout partisan du statu quo que nous sommes, il ne nous plaît pas que la doctrine adverse soit condamnée par une feuille qui ne tire pas de l’intérêt politique canadien, ni même britannique, les motifs de son orientation, et qui demain, pour un autre chapeau rouge, pourra tout aussi bien prêcher la fédération impériale. Non qu’il nous plaise à nous, comme à Martine, d’être battus ; car nous tenons plutôt que désormais, au Canada, toute cause purement politique qui aura l’approbation officielle de l’épiscopat sera presque à coup sûr perdue d’avance. Tout ce que nous voulons dire, c’est qu’en politique nous n’aimons pas plus les évêques comme alliés que comme adversaires,

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