Page:Asselin - Les évêques et la propagande de l'Action catholique, 1915.djvu/57

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de ceci nous avons en ce moment un assez frappant exemple, puisque le Progrès du Golfe, qui sur le fond pense comme nous, a cru devoir, par prudence, se montrer satisfait de l’hypocrite « mise au point » de l’Action catholique ; puisque pas un journal n’a osé nous reproduire, fût-ce en résumé ; et puisque M. Bourassa lui-même, visé dans sa personne et dans son journal, n’ose répondre à l’Action catholique que par des allusions. Dans le cas actuel, l’odieux de l’ingérence s’aggrave du froid parti-pris, de la mauvaise foi constante, de l’audace calculée, qui l’ont caractérisée depuis l’origine.

L’archevêché de Québec voit lui-même à la fondation de l’Action catholique, après l’avoir fait approuver et bénir par le Saint-Siège comme œuvre diocésaine. Au bénéfice de ce journal il ordonne chaque année une quête dans les églises et met à contribution les richesses jusque-là incontrôlées de Sainte-Anne-de-Beaupré. Il met publiquement en garde et au besoin menace — toujours publiquement — les hommes politiques qui croient pouvoir traiter l’Action catholique comme ils feraient de tout journal qui ne serait pas un organe officiel de l’épiscopat. Pendant quinze mois, dans des questions purement politiques, où le Pape lui-même ne tenterait pas de restreindre

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